La chenille processionnaire est la larve d’un papillon de nuit que l’on trouve à l’état naturel en France. Toutefois, ce ravageur qui était cantonné au pourtour méditerranéen il y a quelques décennies, envahit petit à petit le territoire tricolore. Pourquoi cet insecte est-il si difficile à éliminer ?
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Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire ?
Une chenille processionnaire doit son nom au fait qu’elle se déplace en nombre et à la manière d’une procession. Celle-ci est facilement reconnaissable quand elle est encore au stade larvaire, car elle forme de gros cocons blancs logés dans les résineux, particulièrement dans les pins.
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Cette petite chenille de 4 ou 5 cm de longueur est recouverte de poils qui renferment une substance particulièrement urticante. Elle provoque de nombreux désagréments, voire des allergies ou des chocs anaphylactiques. Elle est donc considérée comme dangereuse pour la santé humaine. Tous les ans, on déplore des décès causés par la chenille processionnaire.
En outre, elle dévaste totalement les arbres sur lesquels elle fait son nid.
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Prolifération de chenilles processionnaires : des facteurs climatiques et humains
Avec tous les moyens dont nous disposons, il est surprenant de voir que l’élimination des chenilles processionnaires est si compliquée. En fait, c’est parce que cette petite bête profite de nombreux facteurs qui lui sont de plus en plus favorables.
Les effets du changement climatique sur cet insecte ravageur
Le réchauffement qui s’opère à l’échelle mondiale influe de manière indirecte sur la prolifération des chenilles processionnaires. En effet, juste avant l’hiver, celles-ci se protègent en construisant un nid dans lequel elles s’abritent. Durant toute cette période, les conditions rigoureuses contribuent à réguler le nombre de chenilles en augmentant leur mortalité.
Malheureusement, avec le réchauffement climatique, les hivers sont de moins en moins froids. De fait, au tout début du printemps, les chenilles qui ont survécu à l’hiver sont bien plus nombreuses. En outre, les conditions étant favorables, elles peuvent remonter petit à petit vers le nord.
Une biodiversité à la baisse
Comme il s’agit d’un insecte endogène, il compte de nombreux prédateurs. Parmi ceux-ci, des oiseaux qui en sont très friands au moment du printemps, période durant laquelle ils ont besoin de beaucoup de nourriture, notamment pour leur progéniture.
Toutefois, en raison du déclin de la biodiversité animale, la chenille processionnaire n’a guère plus comme prédateur que les mésanges charbonnières ou les mésanges bleues. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est recommandé de favoriser la nidification de ces oiseaux en procédant à l’installation de nichoirs avant la période hivernale.
Une sylviculture peu diversifiée
Si la France compte un domaine forestier de plus en plus grand depuis quelques décennies, force est de reconnaître qu’il s’agit davantage d’une culture que d’une véritable forêt. La preuve, puisque c’est l’activité forestière qui est en premier lieu impactée par les dommages causés par la chenille processionnaire du pin. En effet, de nombreux massifs ont été plantés uniquement avec des résineux.
De même, les bords de mer compte de très nombreux pins maritimes qui sont également la proie des chenilles processionnaires.
En fin de compte, tous ces facteurs aggravants de la prolifération des chenilles processionnaires sont directement ou indirectement liés à l’activité de l’homme. S’il est évidemment difficile d’inverser la tendance quant au réchauffement climatique, il est toujours possible d’adopter de bonnes pratiques. Cela peut être d’éviter la sylviculture du pin en privilégiant d’autres essences chaque fois que c’est possible. On peut aussi favoriser la biodiversité animale grâce à la plantation de haies.